La présidente d’extrême droite du conseil italien, Giorgia Meloni, voulait faire office de pont entre les deux rives de l’Atlantique, dans le monde bouleversé qui est né de la victoire de Donald Trump et du changement de régime en cours à Washington. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, elle est parvenue à obtenir la confiance d’une partie de l’establishment européen, entretenant notamment une relation suivie avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. D’un autre côté, elle a su plus tard se rendre identifiable à la Maison Blanche, très appréciée des cercles conservateurs. De là, elle a conquis l’amitié d’Elon Musk et une certaine attention de la part de Donald Trump.
Cependant, la dirigeante italienne a semblé en retrait au cours de la séquence ouverte par l’investiture du président américain, menée au pas de course au fil des coups de boutoir diplomatiques et des atermoiements de Washington sur le commerce international, sur l’Ukraine et sa relation avec Vladimir Poutine, ou des menaces proférées contre ses alliés canadiens et danois.
Très méfiante à l’égard des initiatives françaises, malgré la dynamique lancée au sein de la « coalition des volontaires » impliquant l’Allemagne, la Pologne et le Royaume-Uni, Giorgia Meloni a mené son action diplomatique à part, animée par deux impératifs : refuser au nom de « l’unité de l’Occident » toute hausse de ton face à une administration Trump dont elle est idéologiquement proche, et assurer son opinion publique profondément pacifiste qu’aucun soldat italien ne foulera le sol ukrainien.
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