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C’est un discours en forme d’avertissement. Le 24 mai, à l’occasion du 34e anniversaire de l’indépendance de l’Erythrée, le président Isaias Afwerki a déroulé une véritable diatribe à l’encontre de son voisin éthiopien. Il a appelé les « forces extérieures […] à replier leurs tentacules », car « les actes de subversion […] secrets ourdis contre l’Erythrée sont bien connus ». Dépeignant le Parti de la prospérité, au pouvoir en Ethiopie, comme « un substitut de l’intervention étrangère », il a également estimé que « les perspectives optimistes qui se dessinaient se sont dissipées ».

Si le chef de l’Etat est coutumier des provocations, cette année « le discours est nettement plus conflictuel, avec des accusations, des menaces et des prises de position plus virulentes », affirme Mebratu Kelecha, un chercheur indépendant basé aux Etats-Unis : « Isaias Afwerki s’estime victime de complots étrangers et [se montre] prêt à l’escalade en cas de provocation. Il ne s’agit pas d’un simple excès rhétorique mais d’un avertissement voilé de préparation à la confrontation. »

Le discours du président érythréen apparaît comme l’ultime signe des tensions grandissantes entre les deux voisins. Ces derniers mois, des déploiements militaires ont été observés en région Afar, située entre l’Erythrée et le Tigré, dans le nord de l’Ethiopie. La semaine dernière, des camions de marchandises se dirigeant vers le Tigré via la région Afar ont été interdits de circulation et bloqués au poste de contrôle de Serdo durant plusieurs jours, suscitant de nombreuses interrogations.

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