Avant même l’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis le 20 janvier, pas une semaine ne passe sans que les deux premières puissances de la planète n’annoncent des restrictions commerciales à l’encontre l’une de l’autre. L’administration américaine sortante veut éviter ainsi le procès en laxisme qui lui est fait par les républicains à la veille de leur retour au pouvoir. De son côté, la Chine envoie un message de fermeté. Elle fait savoir qu’elle n’hésitera pas à assumer des représailles dures si le futur chef de l’Etat américain met à exécution sa menace de barrières douanières punitives contre les importations chinoises.
Pékin est plus exposé qu’il y a quatre ans. Son économie souffre du ralentissement de sa croissance. La demande intérieure est atone et les exportations toujours plus importantes, ce qui suscite d’ailleurs l’inquiétude de l’Union européenne et de pays émergents tels que le Brésil ou l’Indonésie.
Mais la Chine se considère aussi bien plus résiliente, celle-ci ayant réduit ses dépendances technologiques extérieures comme l’illustre son champion des télécoms Huawei. Un temps très affaibli après avoir été coupé d’accès au système d’exploitation pour smartphones Android de Google (2019), puis aux semi-conducteurs produits à Taïwan (2020), le groupe a développé son propre système d’exploitation et travaille avec acharnement à ce que ses fournisseurs chinois rattrapent leur retard dans les puces. La politique d’autosuffisance technologique de Xi Jinping, qui ne faisait pas nécessairement consensus tant elle peut être vue en Chine comme un repli sur soi, se trouve ainsi validée par les menaces américaines.
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