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Les échanges de tirs entre Israël et les rebelles houthistes du Yémen connaissent peu de répit. Samedi 28 décembre, l’armée israélienne a affirmé, tôt dans la matinée, qu’un missile lancé du Yémen avait été intercepté « avant de pénétrer dans le territoire israélien ». Des sirènes d’alerte ont été déclenchées dans le centre de l’Etat hébreu, conformément au protocole. Un événement similaire avait déjà été rapporté, vendredi matin.

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Entre ces deux tirs, une frappe aérienne a visé, vendredi, la capitale yéménite, Sanaa, ont fait savoir les rebelles houthistes qui ont évoqué une « agression américaine et britannique ». Plus tôt, ils avaient dit avoir tiré un missile, visant l’aéroport de Tel-Aviv, lancé des drones vers cette même ville et attaqué un navire en mer d’Arabie.

Ces attaques surviennent après des frappes israéliennes menées jeudi contre des sites contrôlés par les rebelles, dont l’aéroport international de Sanaa, sur des bases, des centrales électriques et des installations portuaires ailleurs au Yémen, selon les houthistes, qui ont dénoncé « un crime ». Six personnes ont péri d’après leur décompte, dont quatre à l’aéroport. Une vingtaine de voyageurs et des membres du personnel ont aussi été blessés, selon le vice-ministre des transports de l’administration rebelle, Yahya Al-Sayani.

L’ONU dénonce les frappes israéliennes sur un site « civil »

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, était à l’aéroport de Sanaa au moment du bombardement et a fait savoir sur le réseau social X qu’il était « sain et sauf ». Il a aussi dit, vendredi, sur la même plateforme, être arrivé dans la capitale jordanienne, Amman, ajoutant qu’un membre du personnel du service aérien humanitaire des Nations unies (UNHAS), blessé dans la frappe sur l’aéroport, avait été évacué vers la Jordanie pour recevoir des soins.

Le coordinateur des Nations unies pour l’aide humanitaire au Yémen, Julien Harneis, lui aussi présent à l’aéroport de Sanaa pendant le raid, a dénoncé, vendredi, des frappes contre un site « civil », « absolument vital » pour l’acheminement humanitaire dans ce pays en guerre civile depuis 2014. « Le plus terrifiant (…), c’est que ces frappes ont eu lieu (…) alors qu’un avion de ligne de la Yemenia Airways, transportant des centaines de personnes, s’apprêtait à atterrir », a-t-il raconté à la presse, en vidéo, du Yémen.

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Yahya Al-Sayani a précisé que les vols avaient repris, vendredi à 10 heures (heure locale, 8 heures à Paris), à l’aéroport de Sanaa. La tour de contrôle a été « directement touchée », ainsi que la salle des départs et des équipements de navigation, a-t-il dit.

Des photos d’agences montrent notamment le haut de la tour de contrôle détruit, les vitres d’un bâtiment brisées et des morceaux de verre jonchant le sol. Depuis 2022, seule la compagnie nationale, Yemenia, assure une liaison commerciale limitée à partir de l’aéroport de Sanaa, avec Amman comme principale destination. Entre 2016 et 2022, l’aéroport n’accueillait que des vols humanitaires opérés par l’ONU.

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De son côté, l’armée israélienne a affirmé avoir ciblé, jeudi, « des infrastructures militaires utilisées par les rebelles houthistes à l’aéroport de Sanaa », ainsi que des centrales électriques et des sites militaires notamment à Hodeïda, un port situé dans l’ouest du pays, là encore en riposte à des attaques des rebelles.

Manifestation à Sanaa en soutien aux Palestiniens

« L’agression israélienne ne fera qu’accroître la détermination du peuple yéménite à continuer de soutenir le peuple palestinien », ont affirmé, dans un communiqué, les houthistes, qui ont, depuis le début de la guerre à Gaza, lancé de nombreuses attaques contre Israël, en « solidarité » avec les Palestiniens.

Vendredi, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés dans le centre de Sanaa pour protester contre les frappes de la veille et réaffirmer leur soutien aux Palestiniens.

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Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait de nouveau averti, jeudi, que son pays continuerait à frapper les houthistes. « Nous sommes déterminés à couper cette branche terroriste de l’“axe du mal” iranien », avait-il dit après avoir demandé à l’armée de « détruire les infrastructures » des rebelles. « Nous allons traquer tous les dirigeants houthistes (…) », a par ailleurs menacé son ministre de la défense, Israel Katz.

La plupart des attaques des houthistes contre Israël ont été contrées ou elles n’ont provoqué que des dégâts matériels. Mais le 21 décembre, un missile avait fait seize blessés à Tel-Aviv et, en juillet, un civil avait été tué dans cette même ville par l’explosion d’un drone.

Israël a riposté par des frappes aériennes au Yémen, où les houthistes ont pris le contrôle de Sanaa en 2014 après une offensive fulgurante, déclenchant la guerre civile. Outre la capitale, ces rebelles, soutenus par l’Iran, contrôlent de vastes pans du Yémen, pays pauvre de la péninsule Arabique. Les houthistes s’en prennent aussi aux navires liés selon eux à Israël, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, malgré les frappes également menées par l’armée américaine.

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Le Monde avec AFP

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