Ce lundi matin, à Datong, ville minière du Shanxi, dans le nord de la Chine, une centaine d’enfants vêtus de tenues impériales, point rouge au front, s’inclinent en silence au pied d’un temple confucéen récemment rénové. Devant leurs parents émus, ils participent à une cérémonie dite « d’ouverture des pinceaux », un rite d’entrée à l’école primaire et premier pas sur le sentier de la sagesse… Ces enfants de 7 ans sont inscrits à l’école privée du district résidentiel de Pingcheng. Leurs parents déboursent 4 200 euros chaque année : une somme considérable dans cette ville de seulement 1,95 million d’habitants et aux salaires bien en deçà de ceux observés dans les grandes métropoles comme Shanghaï ou Pékin. Mais pour Hou Jinghua, une mère de famille, le sacrifice est justifié.
« Ici, à l’école publique, les classes comptent jusqu’à 60 élèves. Dans le privé, c’est moitié moins et les enfants sont donc bien mieux encadrés. Et puis, ils prennent en charge notre fils de 7 h 20 à 19 h 20, repas et devoirs compris. Si besoin, il peut même dormir sur place, sans frais supplémentaires », explique-t-elle. Avec son mari, qui, comme elle, est formateur en sécurité dans une mine de charbon étatique, ils gagnent chacun autour de 900 euros par mois, soit un peu moins que le salaire moyen dans les entreprises publiques, mais beaucoup plus que le salaire minimal dans la province, à 259 euros.
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