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Histoires Web dimanche, mars 16
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Homme politique italien, président de l’Institut Jacques-Delors, Enrico Letta a été président du conseil des ministres en Italie de 2013 à 2014 et président du Forum diplomatique de la fondation Gesda (Geneva Science and Diplomacy Anticipator). Il a aussi dirigé l’Ecole des affaires internationales de Sciences Po Paris. En 2024, il a présenté le rapport « Much More Than a Market » sur l’avenir du marché unique européen. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Des idées nouvelles pour l’Europe. Avec les femmes et les hommes qui la font (Odile Jacob, 2024).

A l’occasion de votre rapport sur le marché intérieur rendu en avril 2024 (Des idées nouvelles pour l’Europe), vous vous êtes livré à un vaste tour de cette Europe agitée d’une multitude de crises. Dans ce panorama, trouvez-vous qu’une singularité française se dégage ?

Ça me paraît évident. Tout cela est lié au fait que la construction européenne s’est faite sur un double leadership, celui de la France et celui de la langue française. Or, durant les dernières années, l’une et l’autre ont incroyablement reculé. Je me suis passionné pour les questions européennes durant les années 1980-1990, lorsque Jacques Delors, qui ne parlait qu’en français, présidait la Commission. Trente ans plus tard, lorsqu’il s’est agi de faire ce rapport, j’ai travaillé uniquement en anglais, et j’ai dû faire de ce texte un livre pour que les sujets les plus importants de ce travail deviennent lisibles pour un public italophone, hispanophone et francophone.

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