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Le grignotage de la région de Donetsk par les troupes russes s’accélère, révélant des problèmes flagrants dans l’organisation de la défense ukrainienne. Onze agglomérations du Donbass sont directement menacées par les forces russes progressant vers la ville de Pokrovsk, un nœud ferroviaire et routier crucial pour la logistique des Forces armées ukrainiennes (FAU). En avançant désormais à un rythme quotidien de 500 mètres à 1 kilomètre sur plusieurs axes, les Forces armées de la fédération de Russie (FAFR) modifient la nature du front. S’opère ainsi une transition progressive de la guerre de position vers une guerre de mouvement où s’amorcent des percées et des effets de tenaille aux dépens des défenseurs ukrainiens.

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« Cela faisait longtemps que l’offensive dans la région du Donbass n’avait pas connu un tel rythme », s’est félicité Vladimir Poutine, lundi 2 septembre, devant les élèves d’une école secondaire de Kyzyl, dans la région de Touva, 4 000 kilomètres à l’est du front.

Certes, les mouvements des FAFR sont bien trop lents pour créer des effets de surprise comme celui réussi par les forces ukrainiennes durant l’offensive de Koursk menée début août. Malgré l’occupation d’environ 1 000 kilomètres carrés de son territoire par l’Ukraine, Moscou n’a pas allégé son dispositif offensif ces dernières semaines, redoublant au contraire sa pression vers Pokrovsk. L’état-major ukrainien indiquait, mardi 3 septembre, sur sa chaîne Telegram que la moitié des 118 assauts russes des dernières vingt-quatre heures se concentrent sur deux directions : Pokrovsk et Kourakhove, une ville qui comptait 18 000 habitants avant l’invasion à grande échelle de 2022 ; les villes se vident de leurs habitants à l’approche de l’armée ennemie.

Une anomalie

Les troupes russes ne sont plus qu’à 3,5 kilomètres de Myrnohrad (« ville paisible », en ukrainien) et à 8 kilomètres de Pokrovsk. Ces deux villes forment une agglomération de plus de 100 000 habitants, comptant plusieurs dizaines d’immeubles, lesquels sont supposés former une barrière importante contre l’avancée russe. « L’ennemi [russe] atteindra [Pokrovsk] d’ici à la mi-septembre, mais ne sera pas capable de la prendre. Le terrain lisse est défavorable aux attaquants, et des contre-attaques partant de Selydove [au sud] et de Kostiantynivka [à l’est] vont ralentir leur avancée », prédit l’Institute for the Study of War, un cercle de réflexion basé à Washington.

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Toutefois, les récents développements dans cette zone incitent au pessimisme. La ville de Novohrodivka (14 000 habitants), située à 13 kilomètres au sud-est de Pokrovsk et qui compte près de cinquante immeubles, a été perdue en moins d’une semaine : les Russes sont entrés dans la ville le 22 août et l’ont entièrement conquise le 27. Ses hauts murs auraient pourtant logiquement dû freiner l’offensive russe. Au cours des deux dernières années, les FAFR ne sont arrivées à surmonter de tels obstacles (à Soledar, Bakhmout ou Avdiïvka) qu’au prix de mois de bombardements intensifs rasant littéralement les constructions. Et en sacrifiant des dizaines de milliers de soldats russes. Or, Novohrodivka a changé de mains sans souffrir de lourdes destructions, une anomalie remarquée par de nombreuses sources ukrainiennes comme russes.

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