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Histoires Web samedi, janvier 4
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Vêtue d’une longue jupe fleurie, la tête couverte d’un voile blanc bordé de dentelles, Aynur (elle n’a pas souhaité donner son nom de famille) se tient debout, perplexe, au milieu de la chaussée. Habitante d’origine kurde de la région de Sanliurfa, dans le sud-est de la Turquie, la grand-mère s’est levée tôt pour rejoindre à l’heure dite la manifestation prévue dans la ville frontalière de Suruç. Mais les effectifs des forces de l’ordre ont augmenté sur place ces derniers jours, un cordon policier bloque la route et empêche pour le moment l’avancée du petit cortège.

« J’ai trois enfants, je craignais que l’un de mes fils rejoigne l’“organisation” [les Unités de protection du peuple, YPG, le principal mouvement armé kurde syrien]. Mais c’est finalement ma fille qui est partie à Kobané en 2014 », confie Aynur, à voix basse, montrant du doigt la route en face d’elle, menant à la frontière avec la Syrie. « Je sais qu’elle est encore en vie », veut-elle croire, bien qu’elle soit sans nouvelles depuis plusieurs années. Alors quand elle a entendu que Kobané, à une dizaine de kilomètres au sud, était le théâtre de combats, elle a spontanément rejoint la mobilisation pour la paix du DEM, le Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (anciennement HDP), une formation prokurde turque, ce mercredi 25 décembre 2024.

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