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Histoires Web mercredi, juillet 16
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Les bancs du public sont bondés, tout comme ceux réservés aux avocats et aux proches situés de chaque côté du tribunal. Il n’y a que l’immense allée centrale avec sa centaine de chaises qui reste vide. Il est 10 heures, lundi 16 juin et Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul, principal opposant et bête noire du président Recep Tayyip Erdogan, apparaît au milieu de la cour, devant ses juges. Il vient tout juste de sortir d’un long couloir souterrain, strictement encadré par quatre gardes.

L’audience peut commencer. Elle durera près d’une heure avant que l’édile, accusé de corruption et d’une dizaine d’autres charges dans différentes procédures, ne salue de la main la foule et redescende en silence dans son tunnel. La cellule dans laquelle il est retenu depuis son arrestation à la mi-mars est située à plus d’un kilomètre de là, en plein cœur du gigantesque et tristement célèbre complexe carcéral de Silivri.

Erigé en 2008 à la sortie de la ville du même nom et dont les habitants ont récemment obtenu des autorités qu’il soit rebaptisé « pénitencier fermé de Marmara », le centre de détention est considéré pour être le plus moderne et high-tech de Turquie. Le plus grand aussi d’Europe et de loin avec ses 23 000 détenus, ses deux tribunaux spéciaux et ses neuf blocs ultra-sécurisés, cerclés de miradors et de hauts murs. Amnesty International l’a surnommé un jour « la plus grande prison au monde pour journalistes ». Un dicton populaire affirme que tout opposant y a mis un jour un pied, pour y voir un proche ou pour y séjourner. Le détenu Ekrem Imamoglu n’en est qu’un des derniers exemples.

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