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Un tribunal turc a révoqué, mardi 2 septembre, la direction du Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d’opposition, à Istanbul, pour des irrégularités présumées lors de son congrès de 2023. Selon le jugement, dont l’Agence France-Presse a pu consulter une copie, le tribunal a annulé les résultats du congrès provincial, excluant le chef du CHP à Istanbul, Özgür Çelik, ainsi que 195 membres de la direction et délégués du parti.

Ce jugement suspend de fait « toutes les décisions prises lors du congrès provincial d’Istanbul » du CHP (social-démocrate) qui s’était tenu le 8 octobre 2023, précise-t-il.

Le CHP subit une pression judiciaire croissante en raison d’un grand nombre d’enquêtes et d’interpellations visant ses élus, à la suite d’allégations de corruption au sein de la municipalité d’Istanbul, la plus riche et la plus importante ville de Turquie, dont le maire est depuis mars derrière les barreaux.

L’arrestation de ce dernier, Ekrem Imamoglu, une figure populaire de l’opposition et le principal adversaire potentiel du président Recep Tayyip Erdogan à la prochaine échéance présidentielle, avait déclenché un mouvement de contestation inédit dans ce pays depuis douze ans.

Destitution provisoire du président provincial

Le comité exécutif du CHP a une réunion extraordinaire à Ankara, prévue à 17 heures, heure locale (16 heures à Paris), a fait savoir le parti. Dans un message sur X, M. Çelik précise qu’il se rend au siège du parti à Istanbul « pour suivre et gérer le processus ».

Le tribunal souligne que sa décision implique « la destitution provisoire du président provincial, du comité exécutif provincial et du comité disciplinaire provincial élus au cours de ce congrès ». Elle suppose également « la réintégration temporaire » des personnes élues pendant le précédent congrès ou la nomination d’un comité provisoire qui serait jugé approprié par le tribunal.

Au dernier congrès du parti, en octobre 2023, Özgür Çelik, avec le soutien d’Ekrem Imamoglu, l’avait emporté face à son concurrent, Cemal Canpolat, un proche de l’ancien président du CHP, Kemal Kilicdaroglu. Ce dernier avait été le candidat malheureux de l’opposition à la présidentielle de 2023.

Le parquet a ouvert une enquête contre M. Çelik et neuf autres responsables du parti pour des allégations de « fraude électorale », ce qui peut leur valoir jusqu’à trois ans de prison.

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Le Monde avec AFP

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