Cela ressemble à un premier reniement qui, même noyé sous un flot de formules imprécises, brouille encore un peu plus l’image du pouvoir, pris dans une fuite en avant répressive. Rendue publique, mardi 8 avril, par le ministère de l’éducation nationale, l’annonce de la mutation, le plus souvent contre leur gré, de plusieurs milliers de professeurs des lycées les mieux cotés de Turquie a provoqué une mobilisation inédite des élèves du secondaire.
A Istanbul, Izmir, Ankara, Antalya et dans les principales villes moyennes, un mouvement de protestation, sous forme de sit-in et de boycottage des cours, est ainsi venu s’ajouter à la vague de contestation qui déferle sur le pays depuis l’arrestation, le 23 mars, du maire de la mégapole du Bosphore, Ekrem Imamoglu, principal rival du chef de l’Etat, Recep Tayyip Erdogan. Une poussée de colère lycéenne qui a surpris par son ampleur et contre laquelle le gouvernement, afin d’en atténuer les effets, vient de décréter, jeudi 17 avril, selon plusieurs médias, une suspension partielle de son projet de réaffectation des enseignants. Sans toutefois réellement convaincre, ni préciser la nature et l’ampleur de ce report.
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