Sur près de quatre kilomètres, de la route qui longe le littoral jusqu’à la plage, les parcelles agricoles verdoyantes se mélangent à la terre orangée. Bienvenue à Métouia, paisible ville de 13 000 âmes qui borde le littoral du golfe de Gabès, dans le sud de la Tunisie. « C’est un endroit vierge comme il n’en existe plus », s’émerveille un pêcheur amateur, avant de s’emporter : « Vont-ils vraiment tout détruire ? Tout cela pour exporter de l’hydrogène vers l’Allemagne ? », râle-t-il avant de disparaître aussitôt.
L’inquiétude pour l’avenir de ce paysage s’est rapidement diffusée au sein de la population locale depuis que la région a été choisie pour accueillir un « projet pilote » pour la production d’hydrogène dit « vert », car produit à partir d’énergies renouvelables (solaire et éolien). En septembre 2023, la Tunisie, qui ambitionne de devenir une exportatrice majeure, s’est dotée d’une « stratégie nationale » dressant les étapes pour parvenir à une production annuelle de 8,3 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici à 2050.
Exporté vers l’Allemagne
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