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Les dernières semaines ont vu des personnalités politiques en vue tenter de résoudre des problèmes de la nation en éteignant des institutions et en gardant le doigt appuyé sur le bouton en comptant jusqu’à cinq. Quand les choses vous échappent, reste la tentation d’un geste irrationnel et désespéré. Donner un coup de pied dans le distributeur automatique pour faire descendre la canette de soda. Tirer la chasse d’eau une seconde fois pour vérifier que les toilettes sont bien bouchées. Dissoudre l’Assemblée. Tout plutôt que de lire le manuel technique. Malheureusement, ces bricoleurs autonomes qui rechignent à demander de l’aide peuvent plus détruire les choses que les réparer. Mais au moins en tirent-ils la satisfaction d’avoir l’air aux commandes.
A quoi on les reconnaît
Ils tapent sur la cafetière quand elle prend du temps à se mettre en marche. Ils placent leur téléphone dans du riz quand il est tombé dans l’eau. Si cela ne suffit pas à le refaire fonctionner correctement, ils se disent qu’ils auraient dû choisir du riz de Camargue. Ils ont retiré puis remis chaque câble, mais ne sont plus bien certains des branchements initiaux. Ils détestent attendre la visite du réparateur dans deux jours et préfèrent « essayer en attendant ». Ils chantent avec Les Frères Jacques « J’suis ingénieur, laissez-moi commander ».
Quand il leur reste une vis après avoir monté une étagère Ikea, ils se persuadent qu’il y en avait une de trop plutôt que de démonter et remonter le meuble, et se convainquent qu’il tiendra bien comme ça. Ils gardent leurs appareils électroniques qui ne marchent plus parce que, peut-être, en les rallumant six mois plus tard… Ils cognent sur le flanc du distributeur de billets lorsque la machine ne leur rend pas la monnaie. Ils ont déjà bloqué l’accès à des sites en tentant trop de codes au hasard, dont 1234. Ils éteignent l’ordinateur puis l’imprimante, et réessaient dans le sens inverse. Ils appuient plusieurs fois sur le bouton de l’ascenseur. Ils lèvent leur téléphone au bout de leur bras quand ils n’ont pas un bon réseau.
Ils essaient les stylos qui ne fonctionnent pas en soufflant dessus puis en écrivant sur leurs semelles avant de les remettre dans le pot à crayons en se disant qu’ils écriront peut-être la prochaine fois. A chaque fois qu’ils démontent quelque chose « pour y voir plus clair », ils regrettent de ne pas avoir noté dans quel ordre ça se remontait. Enfants, quand ils faisaient des puzzles, ils trouvaient qu’en forçant un peu sur les pièces, ça rentrait.
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