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L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

Andréa (Eden Lopes), un garçon autiste de 6 ans, fait sa rentrée en dernière section de maternelle. Sa vie est une suite d’obstacles qui le poussent à se réfugier en lui-même. De l’arrêt de bus à la cour de récréation, tout autour de lui se vit comme une menace. Par-dessus le marché, ses parents viennent de se séparer et il fait la navette entre une mère bordélique qui travaille le soir dans un bar et un père plus rangé et mieux loti.

Lancé à vive allure, le film se fait le relais des humeurs changeantes d’Andréa. Le « la » est donné dès le générique, qui fait des bonds dans le temps : rencontre amoureuse, naissance d’Andréa, diagnostic du trouble du spectre de l’autisme (TSA), séparation.

Adaptée du seule-en-scène autobiographique de Marie-Odile Weiss, cette comédie dramatique signée John Wax, coréalisateur de Tout simplement noir, est d’abord le portrait d’une mère, Pauline (Audrey Lamy). Dépassée par son enfant tornade, elle est aussi déterminée à l’accompagner du mieux possible pour le maintenir à l’école, où il a plus de chance de s’initier à la vie en société qu’à l’hôpital de jour. Et, ça commence aussi par là, lui apprendre à tenir un crayon et à dessiner un rond.

Entre désespoir et petites victoires

On pense au documentaire américain Autism Every Day (2006), principalement composé d’entretiens de mères d’enfants autistes qui décrivent leur parentalité comme une course de fond émaillée de moments de désespoir et de petites victoires. A l’heure où les élèves avec handicap peinent à trouver leur place dans les établissements scolaires conventionnels, En tongs au pied de l’Himalaya dépeint dans les menus détails ce quotidien à bout de nerfs, soulagé à certaines heures par une éducatrice spécialisée.

Cette visée sociale couve un autre thème qui permet d’aller au-delà du film à sujet… Pauline vit aux crochets de son père et cherche, elle aussi, à trouver une forme d’indépendance. Le tableau général décrit un désordre monumental exacerbé par des successions de complications, un zigzag d’émotions et des coupes de montage franches.

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Un autre atout reste à porter au crédit du film qui entrelace la gravité et le rire. Certes, le thème du handicap est abordé, comme souvent, de manière positive, par la comédie, mais il a ici la particularité de ne pas constituer le ressort comique de cette fiction. C’est au contraire chez les autres que vient se loger le ridicule. On regrette cependant que l’enfant, dont le personnage est moins développé, soit réduit à une figure de l’autisme.

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