Meilleures Actions
Histoires Web mercredi, février 12
Bulletin

Grilles d’entrée fermées, l’imposant et austère siège de la Banque centrale syrienne semble dominer, impuissant, une légion de petites mains qui échangent des paquets de billets de banques place des Sept-Lacs. « Souri, souri ! » (« argent syrien, argent syrien ») : les changeurs de monnaie virevoltent au milieu du trafic automobile, du petit matin à la tombée de la nuit. Cette activité était passible de sept ans de prison il y a encore trois mois, le régime de Bachar Al-Assad interdisant toute détention ou échange de monnaie étrangère au commun des Syriens. La Syrie est ainsi passée d’un pays où la simple mention du mot « dollar » dans les zones contrôlées par le régime pouvait conduire en prison à une économie qui se « dollarise ».

Les coffres des voitures garées le long de la place regorgent de monticules d’espèces ; certains les empilent sur des chaises en plastique. Mais l’apparence est trompeuse : dans le pays, ces billets deviennent une denrée qui se tarit. La livre syrienne a ainsi mystérieusement disparu des marchés depuis la chute du régime de Bachar Al-Assad, ce qui fait grimper sa valeur, mais elle subit des fluctuations rapides et brutales qui jouent sur les nerfs des Syriens. Dont les changeurs de rue eux-mêmes.

Il vous reste 81.16% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.