A peine a-t-il entendu le bruit de l’explosion dimanche 22 juin que Yazen Al-Dakhelallah a accouru à l’église Mar Elias, de laquelle s’échappaient des panaches de fumée. « C’était l’horreur absolue. Une odeur de mort. Des corps gisaient partout, des bouts de chair étaient éparpillés dans des débris de bois », rapporte au téléphone cet habitant du quartier de Dweila, encore sous le choc. « L’assaillant s’est fait exploser près de la porte, à côté de la deuxième rangée de bancs. S’il avait atteint la nef, ça aurait été un massacre », poursuit-il.
Au moins 150 personnes assistaient à la messe dans cette église grecque orthodoxe du sud-est de Damas, lorsque, vers 18 h 30, un homme a ouvert le feu au fusil-mitrailleur sur des fidèles avant de déclencher sa ceinture d’explosifs. Au moins 20 personnes sont mortes et plus d’une cinquantaine ont été blessées, selon un bilan provisoire transmis par la défense civile. Si l’attaque n’a pas été revendiquée, le ministère de l’intérieur syrien affirme que l’assaillant est affilié à l’organisation Etat islamique.
Plusieurs témoins attestent qu’un deuxième individu aurait participé à l’attaque sur le porche de l’église. « Ils sont venus à deux. Le premier tirait sur les gens au-dehors pendant que l’autre pénétrait à l’intérieur. Un homme a tenté de s’interposer quand le tireur a voulu dégoupiller une grenade, puis il s’est fait sauter », poursuit Yazen Al-Dakhelallah qui a passé la soirée à nettoyer le sang qui tachait le sol, au milieu des gravats et des icônes religieuses déchiquetées par l’explosion.
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