En Suisse, les raffineries d’or tournent à plein régime

Comme souvent en Suisse, les milliards sont bien cachés. La scène se déroule dans une zone industrielle et commerciale qui ne paie pas de mine, à Mendrisio, tout au sud de la Confédération. A équidistance des lacs de Lugano, côté suisse, et de Côme, côté transalpin, l’endroit a l’avantage de la proximité avec l’Italie, qui fournit 80 % de la main-d’œuvre. On y voit, pêle-mêle, des magasins d’usine, un géant du bricolage et un torréfacteur de café à la plaisante signature olfactive. On y trouve aussi, bien plus discrète, la société Argor-Heraeus, filiale du groupe technologique allemand Heraeus, spécialisé dans les métaux précieux et spéciaux. Le complexe, masqué à la vue du piéton par un mur en béton de 4 mètres de haut, est surmonté de fil barbelé. La seule porte ressemble à celle d’une prison.

Il faut dire que la matière première au cœur de cette enceinte n’est pas de celles que l’on trouve en grande surface. « Nous disposons ici d’une capacité de raffinage de 1 380 tonnes d’or par an, presque 4 tonnes par jour, ce qui ne veut pas dire que nous tournions à plein régime en permanence, même si nous venons de passer trois mois particulièrement actifs », concède Robin Kolvenbach, codirecteur général de l’entreprise, qui refuse de dévoiler la valeur, et la quantité, d’or physique transitant entre ces murs.

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