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Après avoir ordonné la construction de sections spéciales pour les mineurs dans les prisons – qui remplaceront les centres d’éducation fermés – et présenté une série de réformes visant à durcir les condamnations pour les jeunes de 15 à 17 ans, la coalition au pouvoir en Suède, composée des conservateurs, des chrétiens-démocrates et des libéraux, soutenus par l’extrême droite, veut doter les services sociaux de pouvoirs coercitifs, afin d’empêcher que des jeunes, à risques, tombent dans la criminalité.

Parmi les mesures envisagées : le port d’un bracelet électronique, recommandé par la commission d’enquête gouvernementale, qui a livré ses conclusions, mercredi 13 novembre. Il pourrait être institué pour les plus de 15 ans, ayant déjà un pied dans la délinquance, ou sur le point d’y basculer, dans le cas où les services sociaux soupçonnent que ces jeunes ne respecteront pas le couvre-feu de 18 heures à 7 heures, qui leur serait imposé. Pour la ministre conservatrice des affaires sociales, Camilla Waltersson Grönvall, il ne s’agit pas d’une « punition », mais d’un outil de « prévention ».

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Autre proposition : les parents refusant de suivre les directives des services sociaux – comme s’assurer que leur enfant va à l’école, fait ses devoirs, participe à des activités sur son temps libre ou respecte le couvre-feu – pourraient être condamnés à payer une amende. Au contraire, ceux qui s’investissent devraient avoir le droit à une allocation parentale temporaire. Les jeunes « qui risquent de développer une dépendance à l’égard d’une substance addictive » pourront quant à eux être soumis à un test de dépistage régulier.

Selon les estimations de la commission d’enquête, 17 000 jeunes par an seront concernés. « Cela peut sembler sévère, mais fixer des exigences aux parents et aux enfants est extrêmement important et nécessaire », assure la ministre. Elle en veut pour preuve les « 40 % de parents qui refusent une intervention » des services sociaux, alors que « le nombre de jeunes condamnés à la détention dans des centres d’éducation fermés pour mineurs est passé d’environ 60 à 200 en deux ans ».

Virage répressif

Pour le premier ministre Ulf Kristersson, qui s’est fait élire sur la promesse de faire reculer la criminalité organisée en Suède, l’objectif est de s’assurer que « les jeunes d’aujourd’hui ne deviennent pas les enfants soldats de demain ». Tant pis si les mesures que sa coalition s’apprête à prendre « semblent dures du point de vue de la politique sociale suédoise ». M. Kristersson tacle ses prédécesseurs, affirmant sur Facebook, jeudi 14 novembre, que lorsque son gouvernement est entré en fonction, en octobre 2022, « il n’existait pratiquement aucune politique visant à empêcher le recrutement de nouveaux membres dans les gangs ».

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