Les cinq suspects dans l’enquête sur le meurtre de Salwan Momika, qui avait brûlé à plusieurs reprises des exemplaires du Coran en Suède en 2023, ont été mis hors de cause, a annoncé, vendredi 21 mars, le procureur suédois.
« Nous avons une idée assez précise du déroulement des événements, mais personne n’est actuellement en garde à vue ou suspecté officiellement », a déclaré le procureur Rasmus Oman dans un communiqué. « Nous travaillons de manière large et je ne peux pas m’avancer sur les pistes que nous suivons », a-t-il ajouté.
Salwan Momika, un Irakien chrétien de 38 ans dont les actes avaient suscité une vague de protestation dans des pays musulmans, a été tué par balles le 29 janvier dans un appartement de Sodertalje, au sud de Stockholm.
Momika a été assassiné quelques heures avant qu’un tribunal de Stockholm ne statue sur sa culpabilité et celle d’un coaccusé Salwan Najem, tous deux poursuivis pour incitation à la haine ethnique.
Le tribunal de Stockholm avait reporté son jugement plusieurs jours, mais a finalement reconnu Salwan Najem, 50 ans et également originaire d’Irak, coupable d’incitation à la haine ethnique lors de quatre autodafés de Coran en 2023. Aucun jugement n’a été prononcé pour Salwan Momika.
En direct sur TikTok
Selon le quotidien Aftonbladet, la police avait placé Momika dans un lieu secret avant le jugement, afin d’assurer sa protection. Momika était en direct sur TikTok lorsque des intrus ont fait irruption. Cinq hommes avaient été arrêtés quelques heures seulement après la fusillade, avant d’être relâchés deux jours plus tard. Ils ont été officiellement mis hors de cause vendredi.
Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient ont été mises à rude épreuve par les actes des deux hommes. Des manifestants irakiens ont pris d’assaut l’ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises en juillet 2023, déclenchant des incendies dans l’enceinte de l’ambassade la deuxième fois. En août 2023, le service de renseignement suédois Sapo a relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, déclarant que les incendies de Coran avaient fait du pays une « cible prioritaire ».
La vice-première ministre, Ebba Busch, avait qualifié le meurtre de Salwan Momika de « menace pour notre démocratie libre », tandis que le premier ministre Ulf Kristersson déclarait qu’il y avait « un risque qu’il y ait également un lien avec une puissance étrangère ».