Il faut rouler une bonne heure depuis Palerme, passer de l’autre côté des monts Sicanes et s’engager dans la vallée du Belice pour découvrir cette région viticole du sud-ouest de la Sicile. Divisé en parcelles épousant le relief, le paysage alterne l’alignement des cépages de Nero d’Avola, de Grillo et de Frappato, les oliveraies aux feuillages arrondis et les champs de blé. Après avoir traversé le village de Sambuca di Sicilia, une route cahoteuse à souhait grimpe durant une quinzaine de minutes vers les hauteurs.
Au bord du chemin pierreux, les tiges de fenouil et d’avoine sauvage semblent dresser une haie d’honneur. Une forêt de pins marque la frontière naturelle du domaine de Serra Ferdinandea. C’est ici, sur les 110 hectares d’un éden préservé, foulé seulement par quelques moutons pendant des siècles, que deux familles ont décidé d’entreprendre une aventure viticole hors du commun.
D’un côté, il y a les Oddo, avec le père, Pascal, 73 ans, et la fille, Lorraine, 36 ans, des Français qui versaient jusque-là plutôt dans la finance de marché. En 2015, Pascal Oddo décide de diversifier l’activité familiale et confie à sa fille le développement d’une production de vin. De l’autre, on trouve la dynastie des Planeta, une famille noble de propriétaires terriens enracinée dans la région depuis le XVIIe siècle. Dans les années 1980, à une époque où la Sicile était surtout connue pour son importante production de vin en vrac, le visionnaire Diego Planeta est le premier à penser que la région a le potentiel d’une terre de grands crus.
Cépages autochtones
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