Vingt-deux ans de prison pour « haute trahison ». C’est la peine infligée, vendredi 20 juin, par un tribunal de Belgorod à une jeune femme russe dans le viseur du FSB, le service chargé de la sécurité intérieure, pour avoir aidé des réfugiés ukrainiens en détresse sur le territoire russe, en 2022 et 2023.
Nadejda Rossinskaïa, 30 ans, a été reconnue coupable d’« appels publics à la réalisation d’activités terroristes », de « complicité dans des activités terroristes » et de « haute trahison ». Le juge Oleg Chichov a également ordonné à la jeune femme de payer une amende de 320 000 roubles (un peu plus de 3 500 euros). Le parquet avait requis 27 ans de prison. Celle qui se fait appeler Nadine Geisler, du nom de famille de son grand-père, un Allemand de la Volga réprimé du temps de Staline, a reçu la peine la plus lourde infligée à une femme pour un crime non violent dans l’histoire récente de la Russie.
Se sachant dans le viseur des services de sécurité russe pour avoir aidé environ une centaine d’Ukrainiens évacués vers la Russie des territoires occupés par l’armée du Kremlin, la jeune femme, photographe de profession, s’était exilée quelques mois en Géorgie. Juste après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, en février 2022, elle avait fondé avec sa demi-sœur, Elena Egorova, « l’armée des belles », un mouvement de volontaires distribuant de l’aide humanitaire aux Ukrainiens, les hébergeant et aidant les réfugiés et leurs animaux à regagner l’Ukraine à travers des corridors éloignés des combats.
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