Depuis le début de la campagne pour l’élection présidentielle roumaine, finalement remportée dimanche 18 mai par le candidat pro-européen Nicusor Dan, un vent mauvais antifrançais ne cesse de prendre de l’ampleur dans ce pays d’Europe de l’Est. L’extrême droite, et en particulier le candidat défait, George Simion, ont adopté des discours haineux en rupture avec l’alliance traditionnelle entre la Roumanie et la France, deux pays partageant des profonds liens culturels, linguistiques et historiques.
Alors qu’il avait initialement reconnu sa défaite, M. Simion a brutalement changé de ligne, mardi 20 mai, en lançant des recours, qui ont jusqu’ici tous été rejetés, contre une supposée ingérence française. « Nicusor [Dan] n’est pas le président des Roumains. Nicusor est une marionnette de la France », a attaqué cet ancien supporteur de football ultra en appelant ses partisans « à monter sur les barricades ».
Si M. Simion a aussi accusé, sans preuve, la petite Moldavie voisine, dirigée par un exécutif fermement pro-européen, d’avoir dépensé « 100 millions d’euros » pour « acheter des votes » en faveur du vainqueur, ce sont surtout les services secrets français qui sont sa cible pour avoir prétendument « manipulé les réseaux sociaux et utilisé des algorithmes pour influencer les citoyens roumains ». Soit précisément les accusations qui avaient été adressées par les autorités roumaines à Moscou lors du scrutin initial, organisé en novembre 2024.
Il vous reste 74.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.