Le candidat nationaliste George Simion, battu dimanche au second tour de la présidentielle en Roumanie, a annoncé, mardi 20 mai, son intention de déposer un recours pour obtenir l’annulation de l’élection en raison d’« ingérences extérieures », notamment de la France.
« Je demande officiellement à la Cour constitutionnelle d’ANNULER l’élection », a-t-il écrit sur le réseau social X. « Pour les mêmes raisons » qui avaient provoqué l’annulation du scrutin de novembre : « des INGÉRENCES EXTÉRIEURES », a-t-il ajouté, dans un message accompagné des drapeaux de la France et de la Moldavie, où vit une importante communauté d’expatriés roumains.
M. Simion avait partagé, dimanche, les allégations publiées le même jour par le fondateur et PDG de Telegram, Pavel Durov, qui accusait la France d’avoir cherché à « faire taire les voix conservatrices » en Roumanie. M. Durov avait par la suite accusé la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française d’avoir fait pression sur lui lors d’une rencontre à Paris pour censurer des comptes ou des messages sur Telegram, sans préciser lesquels.
Démenti rare de la DGSE
Ces accusations, publiées sur Telegram et X à quelques heures de la fermeture des bureaux de vote en Roumanie, ont été vivement démenties par le Quai d’Orsay et, de manière exceptionnelle, par le renseignement extérieur français. La DGSE, qui ne s’exprime que très rarement, a dit « réfuter avec vigueur les allégations selon lesquelles [elle aurait fait] des demandes d’interdiction de comptes en lien avec un quelconque processus électoral ». Elle déclare également que si elle « a effectivement été dans l’obligation, à plusieurs reprises au cours de ces dernières années, d’entrer en contact direct avec Pavel Durov », c’était « pour lui rappeler fermement les responsabilités de son entreprise, et les siennes à titre personnel, en matière de prévention des menaces terroristes et pédopornographiques ».
Ces accusations ont largement été reprises par les soutiens de M. Simion, ainsi que par certaines personnalités d’extrême droite, dont Elon Musk.