Avec ses pièces détachées qui traînent et ses odeurs d’huile, l’usine Excalibur Army de Sternberk, dans l’est de la République tchèque, ressemble un peu à un immense garage automobile. A la différence que, dans ces entrepôts disgracieux plantés entre une zone commerciale et un hôpital psychiatrique, sont assemblés des engins militaires cruciaux pour l’Ukraine.
Fin septembre, des dizaines d’ouvriers s’appliquent à moderniser des chars légers T-72 datant de l’ère soviétique ou fabriquent des Viktor, des pièces d’artillerie légères montées sur des châssis Toyota réputées pour leur agilité dans la défense antidrone.
« Les Ukrainiens les utilisent pour abattre les Shahed [drones kamikazes de fabrication iranienne utilisés par la Russie] », glisse Pavel Dosko, le directeur des ventes, alors qu’une livraison toute fraîche est justement en train de passer les portes de l’usine, qui emploie environ 1 000 personnes. Excalibur fabrique aussi pour l’Ukraine des lance-roquettes multiples ou des obusiers Howitzer, mais cette filiale du géant de l’armement Czechoslovak Group (CSG) vient surtout d’inaugurer un nouvel atelier spécialisé dans l’assemblage des 62 canons Caesar commandés en 2021 et 2022 par l’armée tchèque auprès du groupe franco-allemand KNDS.
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