L’élection présidentielle qui vient de s’achever en Pologne (les 18 mai et 1er juin) et qui a abouti à la victoire du candidat nationaliste Karol Nawrocki l’a encore montré : la Pologne est un pays qui vote à 80 % à droite, dont à peine à 30 % pour la droite modérée. Le premier tour du scrutin a vu une poussée inédite d’une droite très extrême, à 21 %, et un score d’environ 30 % pour un nationalisme qui passe pour « conservateur » à Varsovie, mais qui dans les faits reste bien plus radical, sur le fond comme sur la forme, que le Rassemblement national français.
Autant dire que, dans un tel contexte, l’offre de médias réactionnaires est grande. Ils sont nombreux, divisés en divers clans, plus ou moins en concurrence, chacun au service d’un courant de la droite dure. Ils se sont multipliés ces quinze dernières années, avec la montée des vagues populistes et ont bénéficié d’avantages financiers considérables, venant de l’Etat, durant les huit années de gouvernement (2015-2023) du parti nationaliste Droit et justice (PiS). Le magazine spécialisé Press estime cette manne à 1,36 milliard de zlotys (318 millions d’euros), essentiellement à travers les publicités des entreprises publiques, mais aussi de subventions directes.
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