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Sans convaincre les acteurs politiques et économiques du territoire, le ministre des outre-mer François-Noël Buffet, en déplacement en Nouvelle-Calédonie jeudi 17 octobre, a promis la « poursuite des efforts » financiers de l’Etat pour secourir l’archipel dont l’économie est en difficulté.

Le ministre dont la marge de manœuvre est limitée par l’examen en cours au Parlement du projet de loi de finances (PLF) 2025, a annoncé « la poursuite du soutien de l’Etat », qui a injecté 400 millions d’euros dans l’économie calédonienne depuis le début de la crise, qui a fait en cinq mois treize morts et des milliards d’euros de dégâts.

L’Etat financera « à 100 % la reconstruction des établissements scolaires et à 70 % celle des autres bâtiments publics », a par ailleurs déclaré François-Noël Buffet à l’Agence France-Presse (AFP), une mesure impossible à chiffrer dans l’immédiat puisqu’il s’agira de compenser le « reste à charge » après indemnisation par les assurances. Quant au budget 2025, il prévoit, selon le ministre, « une garantie de l’Etat de 500 millions d’euros, qui permettra à l’Agence française du développement d’accorder un prêt du même montant ».

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« L’Etat ne prend pas la mesure de l’urgence »

Ces annonces sont toutefois insuffisantes pour nombre d’élus calédoniens, après plusieurs mois d’atermoiements liés à l’absence de gouvernement de plein exercice. « L’Etat ne prend pas la mesure de l’urgence », a estimé le député (Renaissance) Nicolas Metzdorf.

« Le pays brûle et l’Etat regarde ailleurs », a renchéri dans un communiqué le parti Calédonie ensemble (centre droit), pour qui les 500 millions d’euros « ne serviront qu’à endetter la Nouvelle-Calédonie en 2025 pour rembourser les avances consenties par l’Etat en 2024 ». La grande majorité des 400 millions d’aides ont, en effet, été versées sous la forme d’avance remboursable ou de prêts.

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M. Buffet s’est notamment déplacé jeudi dans la zone industrielle de Ducos, où 200 entreprises ont été partiellement ou totalement détruites. Sa venue, la première d’un ministre de plein exercice en cinq mois, a été l’occasion pour les professionnels d’exposer leurs griefs.

De la quincaillerie professionnelle Soprotec, il ne reste que la dalle de béton et un pan de mur calciné. L’entreprise a brûlé dans la nuit du 15 au 16 mai, victime de la propagation d’un incendie criminel dans des locaux voisins sans que les secours puissent intervenir, le quartier étant alors aux mains d’émeutiers. Son gérant, Nicolas Guesdon, a dû se séparer de douze de ses vingt-quatre employés. Il espère reconstruire, mais pour cela « a besoin que l’Etat garantisse la sécurité et maintienne un haut niveau de présence policière », a-t-il expliqué au ministre durant son déplacement.

Arrêt de l’activité économique

« On a eu les émeutes, puis une délinquance d’opportunité et, bientôt, on risque d’avoir une délinquance de subsistance, tant la situation sociale est difficile. Si elles n’ont pas de garantie, les assurances ne nous suivront pas, et par ricochet les banques non plus », s’inquiète l’entrepreneur. A ses côtés, la présidente loyaliste de la province Sud, Sonia Backès, dit craindre « un deuxième effondrement économique ».

Autre grief, la lenteur des indemnisations par les assurances. « Sur les 1,3 milliard d’euros de dégâts subis par les entreprises privées, à peine 15 % a atterri dans les entreprises », a expliqué la présidente du Medef local, Mimsy Daly.

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Même pour les entreprises ayant échappé aux destructions, le danger guette en raison de l’arrêt de l’activité économique, prévient pour sa part le président de la chambre de commerce et d’industrie, David Guyenne. « Elles n’ont le droit à aucune aide. Or, aujourd’hui, la baisse du chiffre d’affaires dans Ducos, c’est entre 70 % et 90 %. Elles n’ont aucune visibilité », avertit l’entrepreneur, lui-même victime des exactions en mai.

Jeudi, M. Buffet s’est aussi rendu à Koné (nord), à l’invitation du président indépendantiste de la province Nord, Paul Néaoutyine. Vendredi, sa journée sera consacrée à des rencontres avec les groupes parlementaires du Congrès de Nouvelle-Calédonie

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Le Monde avec AFP

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