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Qui va piano, va sano. Après s’être invité, en septembre, au capital de la banque allemande Commerzbank, Andrea Orcel, le patron de l’italien UniCredit, a prévenu, mercredi 6 novembre, qu’une décision concernant le lancement d’une éventuelle OPA serait prise « d’ici à un an ».

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Cela peut sembler long. C’est en réalité optimiste, tant la tâche semble ardue. Commerzbank estime pouvoir rester indépendante, comme l’a réaffirmé, mercredi, sa directrice générale, Bettina Orlopp. Le gouvernement allemand n’a aucune envie de laisser le second prêteur du pays passer sous pavillon italien. Pourtant, M. Orcel, qui a bâti une position de 21 % au tour de table de Commerzbank, dispose de sérieux atouts dans sa botte.

D’abord, Unicredit se porte bien. Son cours de Bourse ne cesse de s’apprécier. La deuxième banque italienne vise 9 milliards d’euros de bénéfices en 2024, et elle déborde tellement de fonds propres qu’elle rachète ses actions à tour de bras. Ensuite, la dynamique lui est favorable : les banques étant comme des éponges de leur marché national, UniCredit profite de la revanche des économies de l’Europe du Sud, quand Commerzbank souffre de la montée des risques dans une Allemagne empêtrée entre récession et instabilité politique.

Déficit de taille

Surtout, M. Orcel compte sur un moment de bascule historique de l’Europe bancaire. Depuis des mois, des rapports – dont celui de l’ancien premier ministre italien Mario Draghi – alertent sur la nécessité pour la zone euro de s’attaquer à la fragmentation des marchés financiers et de s’appuyer sur des banques plus fortes, afin de répondre aux besoins de financement colossaux liés aux transitions climatique et numérique.

Ensemble, UniCredit et Commerzbank capitalisent 86 milliards d’euros. Leur union en ferait la première capitalisation bancaire de la zone euro, mais ne pèserait jamais que 12 % de J.P. Morgan. Ce déficit de taille contribue au décrochage de l’Europe et met en danger son autonomie stratégique. On se rappelle comment les institutions financières américaines ont replié la toile en Europe à chaque avis de gros temps. C’est pourquoi Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, juge « souhaitables » des mariages transfrontaliers entre acteurs bancaires.

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Or la combinaison la plus évidente est celle d’UniCredit et Commerzbank. Parce qu’il s’agit avant tout d’une consolidation intérieure en Allemagne, le géant italien possédant déjà la septième banque du pays. Si ce rapprochement échouait pour des raisons politiques, ce serait un bien mauvais signal pour l’intégration européenne.

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