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« Un sommet de beaux discours, alors que les enjeux cruciaux de la crise mondiale de l’eau exigent des engagements politiques forts, accompagnés de la mise en place de solutions concrètes et rapides. » Tel était le sentiment mitigé de la Coalition Eau, un collectif d’ONG françaises, mardi 3 décembre, à l’issue du One Water Summit qui venait de se tenir à Riyad, en marge de la COP16 sur la désertification en Arabie saoudite. Cette coalition, qui rassemble une trentaine d’organisations non gouvernementales françaises, dont Action contre la faim, Eau sans frontières et le Gret, s’étonne que ce rendez-vous promu par Emmanuel Macron n’ait duré « que trois heures ».

Lire aussi l’entretien | Article réservé à nos abonnés La COP16 sur la désertification, qui s’ouvre ce lundi, « a pour mission de passer à des initiatives concrètes »

Premier du genre, le One Water Summit, organisé à l’occasion de la visite du président de la République française dans le royaume saoudien, a permis de rappeler qu’un humain sur quatre, soit 2,2 milliards de personnes, n’a pas accès à un service d’eau potable de qualité à domicile, et qu’un sur deux ne dispose pas d’un assainissement adapté. D’après les calculs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, « la moitié de la population mondiale vit dans des zones touchées par une grave pénurie d’eau au moins un mois par an ». Et avec le changement climatique, la situation va empirer rapidement, puisque 69 % de l’eau potable disponible sur Terre se trouve dans les glaciers, dont la moitié vont disparaître au cours du XXIe siècle.

« L’eau est un angle mort des Nations unies et nous ne pouvons que déplorer le décalage entre les initiatives mises en avant à Riyad et la réponse que devrait apporter la communauté internationale », estime Sandra Métayer, coordinatrice de la Coalition Eau. En clair, les financements restent très en deçà des besoins. « Il faudrait multiplier par six les niveaux actuels d’investissement pour atteindre les objectifs d’accès universel et sécurisé à l’eau et à l’assainissement » définis par les Nations unies, calcule la Banque mondiale. Le World Resources Institute, un cercle de réflexion américain, considère que les besoins sont « supérieurs à 1 000 milliards de dollars par an », l’équivalent de 1,2 % produit intérieur brut mondial.

Création d’un poste d’envoyé spécial

Le One Water Summit aura au moins eu le mérite de poser un jalon, dans la perspective de la conférence des Nations unies sur l’eau qui se tiendra en 2026, au Sénégal et aux Emirats arabes unis simultanément. A ce jour, il n’existe au sein des Nations unies qu’un mécanisme de coordination entre une trentaine d’agences ayant l’eau parmi leurs prérogatives, mais aucune organisation dédiée spécifiquement à l’eau.

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