Une vaste délégation d’entrepreneurs français est arrivée à Benghazi, dans l’est de la Libye. Les 26 et 27 novembre, la cité portuaire, capitale de facto de l’exécutif dissident qui gouverne les régions orientales et septentrionales du pays, sous la tutelle de l’autoproclamée Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar, accueille le forum Lybie-France pour le développement et la reconstruction.
Organisé par le Fonds de développement et de reconstruction pour la Libye avec le concours de la diplomatie française et de Business France, agence publique chargée de la promotion économique de la France à l’international, l’événement « vise à renforcer les liens de collaboration et de partenariat économiques et techniques entre les entreprises et institutions libyennes et françaises », selon les informations communiquées par les organisateurs.
Au total, vingt-huit entreprises françaises − parmi lesquelles Airbus Helicopters, Matière, spécialisée dans la construction, ou Medis, dans les logiciels de santé − sont représentées aux côtés de leurs homologues libyennes, issues des secteurs « de l’éducation, des télécommunications, des infrastructures, de la santé, de l’investissement, des transports et de l’agriculture ». La Libye, devenue en mars le premier producteur africain de pétrole et qui détient les plus grandes réserves prouvées du continent, « demeure, malgré ses particularités, une terre d’opportunités et son marché recèle un potentiel considérable, souvent sous-estimé », abonde l’ambassadeur de France à Tripoli, Mostafa Mihraje, dans un message diffusé par l’organisation du forum. « L’expertise des sociétés françaises est attendue », assure-t-il.
Depuis le renversement du régime de Mouammar Kadhafi, en 2011, par une révolte populaire appuyée par une intervention militaire de l’OTAN portée par la France, la Libye a été dévastée par plusieurs épisodes de guerre civile. Les infrastructures du pays ont gravement souffert des violents combats. A la faveur d’une relative stabilisation depuis l’accord de cessez-le-feu, signé en octobre 2020 entre les forces du maréchal Haftar et le gouvernement de Tripoli, internationalement reconnu et défendu par une coalition de milices locales, le pays est entré à petits pas dans une phase de reconstruction.
Nombreux contrats de travaux publics
A l’est du pays, cette dynamique a un nom et un visage : celui de Belgacem Haftar. Fils du maréchal Haftar et ingénieur de formation, il a été propulsé à la tête du Fonds de développement et de reconstruction début 2024. L’institution, fondée initialement après les inondations catastrophiques qui ont ravagé la ville de Derna, en septembre 2023, pour soutenir les régions sinistrées avant que ses prérogatives ne soient étendues à l’ensemble du territoire, dans la limite des zones contrôlées par l’Armée nationale libyenne, a été dotée d’un portefeuille de 10 milliards de dinars libyens (environ 1,9 milliard d’euros) par le Parlement de Benghazi. Depuis, le Fonds a octroyé de nombreux contrats pour des projets de travaux publics, dont les premières réalisations – nouveaux ponts, nouvel hôpital à Derna, écoles… – ont déjà été finalisées.
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