« Le peuple veut la chute du gouvernement ! », scandaient, vendredi 30 mai, quelques centaines de personnes rassemblées sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de la capitale libyenne, Tripoli, pour réclamer le départ d’Abdel Hamid Dbeibah. Le premier ministre, nommé en 2021 à la tête du gouvernement dit « d’union nationale » (GNU), mis en place sous l’impulsion des Nations unies pour mener le pays vers des élections qui n’ont jamais eu lieu, doit désormais affronter un début de contestation populaire, consécutive aux violents affrontements entre milices qui ont secoué la capitale libyenne du 12 mai au 17 mai. La mobilisation n’a toutefois pas eu l’ampleur des précédentes. Les protestataires étaient bien moins nombreux que lors des deux derniers vendredis, où au moins un millier de manifestants s’étaient réunis.
De tels mouvements de protestation sont extrêmement rares dans une Libye soumise à la loi des groupes armés qui se partagent le contrôle du territoire. Son déclencheur a été la subite reprise des combats entre plusieurs milices fidèles au GNU – comme les brigades 111 et 444 – et opposées – comme l’Appareil de soutien à la stabilité (SSA) et la force Radaa, qui tiennent la capitale.
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