Israël s’achemine, en pleine guerre, vers une crise politique d’ampleur. Le gouvernement mené par Benyamin Nétanyahou a décidé à l’unanimité, dans la nuit de jeudi 20 à vendredi 21 mars, le renvoi du chef du Shin Bet, le service de renseignement intérieur, Ronen Bar.
Début mars, le premier ministre avait tenté, en vain, de le pousser à la démission. Et affirmé, la semaine dernière, qu’il n’avait « pas confiance » en lui. La cause : la police et le Shin Bet enquêtent sur les liens entre des collaborateurs de Benyamin Nétanyahou et le Qatar, que nombre d’Israéliens considèrent comme un soutien du Hamas. Ceci, alors que le premier ministre est actuellement en procès pour fraude, corruption et abus de confiance dans trois dossiers. L’affaire est baptisée « Qatargate » par les médias israéliens.
Le chef du gouvernement justifie ce limogeage par une « perte de confiance professionnelle et personnelle persistante ». Ronen Bar devra quitter ses fonctions le 10 avril, ou plus tôt si un successeur est nommé.
La réponse n’a pas traîné. Vendredi matin, à la première heure, une ONG israélienne, le Mouvement pour un gouvernement de qualité, et quatre partis d’opposition ont déposé un recours devant la Cour suprême, la plus haute instance du système judiciaire israélien. La première dénonce « une décision illégale (…) posant un vrai risque pour la sécurité nationale », les seconds soulignent le « conflit d’intérêts flagrant ».
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