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Histoires Web jeudi, juin 12
Bulletin

Il faut enfin parler, coûte que coûte. Depuis des mois, bon nombre d’amis d’Israël s’en tiennent au silence. Toute parole déplorant les événements à Gaza passe pour une trahison. Et bien sûr, pour ces amis du peuple juif, il est hors de question de risquer d’alimenter l’antisémitisme, qui fait des ravages tellement sinistres. A quoi s’ajoute le fait que, quand on est chrétien, assumant le drame de vingt siècles d’antijudaïsme, la retenue est double. On s’est tu, donc. Le cœur en vrille. Mais l’abomination, qui atteint aujourd’hui des sommets de cruauté sur ce qui est devenu une terre de terreur absolue, oblige à passer outre.

Le gouvernement de Nétanyahou est simplement criminel, abominablement, comme les pires des régimes criminels. Les colons de Cisjordanie, de connivence avec lui, ne sont que des fanatiques meurtriers. Voilà qui fait qu’on ne se laissera plus intimider. Dans la Russie de Poutine, c’est un délit qui conduit en prison pour des années que d’oser critiquer l’agression de l’Ukraine. Faudrait-il que, chez nous, ce soit une parole impossible que de faire entendre que l’affamement et la destruction de la population gazaouie sont un crime contre l’humanité ? Et que, oui, le gouvernement de Nétanyahou est un ramassis d’hommes de haine ? Et que le premier ministre d’Israël devra bien un jour rendre des comptes ?

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Parler ainsi n’est justifier d’aucune manière l’ennemi criminel, le Hamas. Nous devons refuser catégoriquement cette accusation. Nous avons été bouleversés au plus intime par la barbarie du 7-Octobre. Un événement qui faisait resurgir la réalité hideuse de siècles de pogroms. La démonstration était faite que rien n’y faisait, que l’Etat d’Israël ne prémunissait aucun juif de la barbarie séculaire, qui avait accompagné l’histoire du peuple juif. D’ailleurs le pogrom de Kielce, en juillet 1946, où des Juifs polonais rescapés de la Shoah furent massacrés, n’était-il pas la preuve glaçante que l’antisémitisme résistait à tout, même à la tragédie absolue. Qu’il était un poison, qui allait continuer de circuler. De fait, il trouva de nouvelles causes, cette fois sur le sol du Proche-Orient pris dans la douloureuse histoire de l’après-guerre mondiale. Confirmation aux kibboutz de Beeri ou de Kerem Shalom, le 7 octobre 2023.

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