Meilleures Actions
Histoires Web samedi, mars 29
Bulletin

Même mort depuis trois siècles, l’empereur moghol Aurangzeb reste l’ennemi de la droite et de l’extrême droite indiennes. La destruction de sa tombe est devenue, depuis plusieurs semaines, la nouvelle quête des ultranationalistes hindous, soucieux d’effacer la trace de ce musulman, sixième de la dynastie moghol, qui dirigea l’Inde de 1658 à 1707. Ils accusent Aurangzeb, un « envahisseur », d’avoir dirigé en tyran et détruit des milliers de temples. Les historiens livrent une version de son règne beaucoup plus nuancée. Sa sépulture, classée au patrimoine archéologique indien, très simple, entourée d’un treillis de marbre, se trouve à Khuldabad, dans l’Etat du Maharashtra. Elle est désormais protégée par des palissades de métal.

Le 18 mars, à environ 500 kilomètres de là, de violents incidents ont enflammé la ville de Nagpur, siège du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), l’organisation nationaliste hindoue extrêmement influente dans le nord de l’Inde, avec ses dizaines de milliers de branches œuvrant pour que l’Inde soit une nation purement hindoue. Deux des plus actives, le Vishwa Hindu Parishad (VHP) et le Bajrang Dal, ont organisé des processions pour exiger le démantèlement de la tombe, défiant les musulmans dans leur quartier et devant les mosquées, brûlant l’effigie de l’empereur moghol. La rumeur s’est répandue sur les réseaux sociaux que le Coran avait été profané, entraînant d’inévitables affrontements. Un couvre-feu a été imposé.

Il vous reste 80.27% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.