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Il n’aura finalement pas lieu la semaine prochaine, alors que la pression de la société civile s’est accrue. Le vote de la loi hongroise visant à sanctionner les ONG et médias « financés par l’étranger » est reporté, a annoncé le groupe parlementaire du parti au pouvoir, le Fidesz, mercredi 4 juin. « Les débats sur ce projet de loi se poursuivront à l’automne », a fait savoir le groupe, mercredi 4 juin, à l’Agence France-Presse (AFP).

Selon son président, Maté Kocsis, « des organisations sérieuses en dehors des parties affectées » ont émis des remarques qui doivent être examinées. Des critiques en interne du parti ont également été formulées, selon des informations de presse.

La réforme sur « la transparence de la vie publique », déposée mi-mai, vise à mettre en œuvre « un registre des organisations financées par l’étranger », ouvertement copié sur le modèle de la Russie. Elle a été vivement condamnée par la Commission européenne, tout comme par des centaines d’ONG et de médias, tandis que plusieurs manifestations ont également eu lieu à Budapest ces dernières semaines.

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Menace d’interdiction des activités des organisations visées

Selon le gouvernement de Viktor Orban, qui a progressivement mis au pas les contre-pouvoirs au nom d’une politique illibérale depuis son retour en 2010, le texte vise à démanteler « des réseaux de propagande » financés par des fonds étrangers et influant sur le processus électoral.

Concrètement, tout organisme « menaçant la souveraineté de la Hongrie en utilisant des fonds étrangers pour influencer la vie publique » pourra être placé sur liste noire. A la clé, de possibles amendes et l’impossibilité de bénéficier des donations de contribuables, essentielles à la survie de nombreux médias indépendants.

Sont visées les organisations « violant ou critiquant » les valeurs inscrites dans la Constitution, notamment « la primauté du mariage, de la famille et des sexes biologiques », ou encore « l’unité de la nation hongroise ». Endreindre ces règles entrainera de lourdes amendes, pouvant atteindre 25 fois le montant de l’aide financière reçue, avec menace d’interdiction des activités en cas de récidive.

Dans une lettre rendue publique mercredi, le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Michael O’Flaherty, a de nouveau demandé aux parlementaires hongrois de ne pas l’adopter, s’inquiétant de son impact sur les droits et libertés fondamentales.

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« Une tactique de diversion »

Plusieurs ONG ont fait part de leur soulagement après cette annonce, comme Amnesty International qui s’est félicitée d’un « recul des autorités » sous la pression de la société civile.

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« C’est une grande victoire commune, mais bien sûr nous ne pourrons être satisfaits que lorsque ce projet de loi illégal aura été définitivement enterré », a-t-elle commenté sur Facebook, appelant à poursuivre la mobilisation. Car « malheureusement, une chose est sûre : le gouvernement ne renoncera pas à ses tentatives de museler les voix indépendantes, comme il le fait depuis 2010 ».

La plateforme citoyenne aHang, à l’initiative dimanche d’une marche silencieuse ayant attiré des milliers de personnes, a également salué ce succès. « Ils n’osent pas aller jusqu’au bout, du moins pas maintenant. Il n’y aura pas de loi bâillon, ils n’osent pas nous museler, ils ne peuvent pas nous faire taire ! », a-t-elle réagi dans un communiqué.

Le chef de file de l’opposition, Peter Magyar, qui menace sérieusement l’hégémonie de M. Orban d’après les sondages, a lui dénoncé « une tactique de diversion » pour occuper le débat public à l’automne et éviter de parler des vrais « problèmes », à l’approche des législatives du printemps 2026.

Le Monde avec AFP

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