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Histoires Web samedi, février 15
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Depuis début février, le Centre des arts et de la culture (CAC) de Pointe-à-Pitre, vaste bâtiment de béton brut, bruisse d’incrédulité moqueuse, de rires un peu sidérés, et d’un peu de colère aussi. Le président de la République, Emmanuel Macron, a déposé une plainte contre X « pour atteinte volontaire à la vie ou l’intégrité physique de la personne, sans que cela soit suivi d’effet », en raison d’un tableau accroché dans une exposition intitulée « Exposé.e.s au chlordécone » qui s’est tenue au mois de janvier.

Le tableau ? Un homme, Noir, tendant à bout de bras une tête décapitée, ressemblant trait pour trait au visage d’Emmanuel Macron, sur un fond laissant penser à un grand incendie. « Je suis presque honoré d’être à l’origine de tout ça », souligne dans un demi-sourire François Moulin, Boss Blow de son nom d’artiste, l’auteur du tableau litigieux. « J’ai compris a posteriori que je peignais avec la frustration et la colère d’un Guadeloupéen envers un système qui ne cesse de nous opprimer. Ce monsieur est le représentant le plus récent de l’autorité qui refuse de reconnaître totalement le scandale, qui se permet de prononcer un non-lieu sur l’affaire en question [la justice a rendu une décision de non-lieu définitif, le 5 janvier 2023, dans le dossier du chlordécone] », raconte l’artiste, mêlant autorité politique et judiciaire, un amalgame institutionnel courant sur le territoire.

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