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Au creux des montagnes, une vaste tache blanche s’étale, tel un lac, sur 62 hectares. En regardant d’un peu plus près, on distingue des rangées de petits rectangles, cerclés d’une clôture et de fils barbelés. Ce sont des préfabriqués. Deux enfants s’amusent à tirer une cagette de plastique accrochée au bout d’une corde. Des adultes déambulent entre les blocs et rejoignent une file d’attente. Ils repartent avec un pack d’eau. On devine la présence de policiers en patrouille. De l’intérieur de ce camp niché au centre-est de l’île grecque de Samos, on ne verra rien de plus. Personne n’y entre qui n’y soit autorisé. Et la presse ne l’a pas été. Il s’agit pourtant là d’un lieu pensé en modèle de gestion des migrations en Europe.

Le centre « à accès contrôlé et fermé » de Samos a été ouvert en septembre 2021. Sur cette île de la mer Egée, de 33 000 habitants, toute proche des côtes turques, plus de 3 000 personnes étaient retenues, fin avril, majoritairement afghanes et syriennes, dont plus du tiers sont des enfants. Une situation qui préfigure ce que le pacte sur la migration et l’asile, adopté en mai 2024 par l’Union européenne (UE), entend généraliser à ses frontières extérieures. Des centres où ceux qui arrivent sur le continent sont enfermés, le temps que leur demande d’asile soit examinée. Pour n’accepter que les réfugiés et renvoyer les autres migrants. Une façon de remplacer le modèle des « hot spots », sans en démentir la logique de tri et d’endiguement des flux.

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