La Géorgie a annoncé, lundi 1er décembre, l’ouverture d’une enquête après un reportage de la BBC accusant les forces de l’ordre de ce pays du Caucase d’avoir utilisé un agent chimique pour disperser des manifestations antigouvernementales en 2024. Selon le média britannique, les autorités géorgiennes auraient utilisé « une arme chimique datant de la première guerre mondiale », un gaz incapacitant appelé camite, qui provoque brûlures, toux et vomissements.
Les services de sécurité géorgiens ont fait savoir qu’ils avaient ouvert une enquête afin de déterminer « sur quelles informations la BBC s’est appuyée » et d’évaluer « la pertinence et la crédibilité de ces informations ».
La BBC a précisé de son côté, dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse, que son reportage « comprend des preuves provenant de multiples sources tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays », dont des « témoignages directs des manifestants, de plusieurs lanceurs d’alerte, d’experts des Nations unies et d’experts en Géorgie, ainsi que d’une étude médicale et de documents et rapports écrits ». « Ce reportage est clairement d’intérêt public et les preuves recueillies sont présentées de manière claire au public », a assuré la chaîne.
Crise politique
La Géorgie est plongée dans une crise politique depuis les élections législatives de 2024, remportées par le parti au pouvoir, Rêve géorgien, mais contestées par l’opposition pro-européenne.
L’opposition organise depuis un an des manifestations qui ont rassemblé jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de personnes, mais sans réussir à faire changer de cap le pouvoir, accusé de dérive autoritaire et de vouloir se rapprocher de la Russie aux dépens de l’Union européenne. Le gouvernement accuse de son côté l’opposition de vouloir prendre le pouvoir par la force et de pousser le pays à une confrontation avec Moscou.
Lors de certaines manifestations, la police a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser la foule. Des ONG ont dénoncé des mauvais traitements infligés aux protestataires.












