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Histoires Web dimanche, mai 25
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Sur le balcon, les drapeaux géorgien, européen et ukrainien flottent au vent, face aux montagnes. A l’intérieur, une affiche clame « Plus jamais ! », les symboles du nazisme et du communisme barrés d’un trait. Un chat noir se promène au milieu de la rédaction où, depuis les attentats du 11 janvier 2015, à Paris, trône un exemplaire encadré de Charlie Hebdo. C’est dans ces bureaux, installés dans un vieil immeuble de Batoumi, dans l’ouest de la Géorgie, que la journaliste Mzia Amaghlobeli, 50 ans, travaillait jusqu’à son arrestation, le 11 janvier.

La fondatrice et directrice des sites d’information indépendants Batoumelebi et Netgazeti a été interpellée à Batoumi après avoir tenté d’apposer un autocollant annonçant une manifestation contre le gouvernement. Dans cette ancienne république soviétique, les protestations sont quotidiennes depuis que le gouvernement, dirigé dans l’ombre par l’oligarque Bidzina Ivanichvili, a annoncé, le 28 novembre 2024, la suspension du processus d’adhésion à l’Union européenne.

Manana Amaghlobeli, la nièce de Mzia Amaghlobeli, devant le tribunal de Batoumi, en Géorgie, le 16 mai 2025.
Des habitants, des journalistes et des proches de Mzia Amaghlobeli attendent la sortie du fourgon qui ramène la reporter dans sa cellule, à Batoumi, en Géorgie, le 16 mai 2025. Des habitants, des journalistes et des proches de Mzia Amaghlobeli attendent la sortie du fourgon qui ramène la reporter dans sa cellule, à Batoumi, en Géorgie, le 16 mai 2025.

La journaliste a été relâchée deux heures plus tard, avant d’être de nouveau arrêtée : prise dans une confrontation entre policiers et manifestants à sa sortie, elle a giflé le chef de la police locale, Irakli Dgebouadze. Des caméras ont enregistré la scène, diffusée en boucle par les médias proches du gouvernement. Selon des témoins de l’altercation, la gifle faisait suite à des insultes répétées du chef de la police envers la journaliste. Inculpée pour « résistance, menace ou usage de la violence contre un représentant des autorités » et placée en détention préventive depuis quatre mois, Mzia Amaghlobeli, figure respectée de la presse géorgienne, encourt jusqu’à sept ans de prison.

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