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Histoires Web jeudi, mai 29
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Elle fait partie des premiers arrivés devant la salle d’audience du tribunal de Tbilissi, en Géorgie. Pour rien au monde Marina Terichvili, 75 ans, ne raterait ce moment. Voilà cinq mois que son fils, chauffeur de taxi de 54 ans, est en prison après avoir participé aux manifestations proeuropéennes. En ce matin de mai, son procès reprend avec dix coaccusés. « Pour moi, c’est une joie aujourd’hui, parce que c’est l’occasion de le voir », explique la vieille dame, tout en noir, mains sagement croisées sur le ventre.

Le fils de Marina Terichvili, Giorgi Terichvili, est accusé d’avoir jeté une bouteille en plastique sur des policiers pendant un rassemblement. Il encourt de quatre à six ans de prison. C’est le plus âgé des 51 manifestants toujours emprisonnés, sur les 486 personnes arrêtées lors des protestations entre novembre 2024 et février, selon le décompte des ONG de défense des droits humains. Le mouvement de contestation secoue sans discontinuer cette ancienne république soviétique du Caucase depuis le 28 novembre 2024, lorsque le gouvernement a annoncé la suspension du processus d’intégration à l’Union européenne.

Dans ce pays où la justice est aux mains du pouvoir, le cas de ces prisonniers témoigne du durcissement sans précédent du gouvernement depuis la chute de l’URSS et l’indépendance de la Géorgie, en 1991. Considérés par les opposants comme des prisonniers politiques, ces manifestants sont, pour la plupart, accusés d’avoir « organisé, dirigé ou participé à des violences collectives » ou d’avoir « agressé un agent de police », et encourent plusieurs années de prison.

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