Pour les uns, la France est en train de sortir complètement des rails de la transition écologique ; pour les autres, le pragmatisme a enfin pris le dessus contre une écologie « punitive » et contre-productive. Une chose est sûre : une quantité inédite de décisions qui pèseront lourd sur l’avenir de l’écologie se sont succédé ces derniers mois.
Du gouvernement au Parlement, les initiatives se multiplient pour détricoter des objectifs environnementaux contraignants adoptés ces dernières années en matière d’énergie, de transports, de logement et d’agriculture – à l’exception notable de l’ambitieuse loi contre les polluants éternels, votée à une large majorité, en avril.
Plusieurs facteurs conjugués peuvent expliquer ce moment de ressac écologique :
- le poids renforcé du Rassemblement national (RN), qui dispose, depuis la dissolution, d’un groupe de 123 députés à même de peser plus efficacement sur l’Assemblée nationale ;
- l’attitude du parti de droite Les Républicains (LR), qui a, lui aussi, largement investi le terrain du populisme « anti-écolo », particulièrement porteur à l’approche des prochaines échéances électorales (municipales en 2026 et présidentielle en 2027) ;
- la fragilité du gouvernement et du bloc central, qui enchaînent les défaites au Parlement faute de majorité solide, et affichent une ambition écologique moindre que par le passé ;
- la gauche, qui se divise parfois sur la question de l’impact social des mesures écologiques contraignantes ;
- le contexte international, qui a fait passer l’écologie à l’arrière-plan, supplantée par les impératifs de souveraineté et de compétitivité.
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