Cinq personnes sont mortes et quatre ont été grièvement blessées dans une explosion survenue lundi 31 mars dans une mine de charbon des Asturies, dans le nord-ouest de l’Espagne, une région déjà endeuillée par l’un des accidents miniers les plus meurtriers du pays en 1995. L’accident est survenu dans la mine de Cerredo, située dans la commune de Degaña.
La déléguée du gouvernement de la région des Asturies (l’équivalent de la préfète), Adriana Lastra, a expliqué que l’accident « semblait être dû à un coup de grisou », c’est-à-dire à une explosion accidentelle de gaz. « L’important est que la police judiciaire enquête déjà sur ce qui s’est passé, elle est déjà sur le terrain », a-t-elle précisé lors d’un point presse.
Les secours ont déclaré avoir reçu un appel vers 9 h 30 leur communicant qu’« il y avait eu un problème à l’intérieur de la mine » et « qu’une explosion s’était produite dans une machine et que des personnes étaient blessées ».
« Au XXIe siècle, personne ne devrait mourir ainsi »
Les cinq personnes mortes à la suite de l’explosion dans la mine étaient âgées de 32 à 54 ans et originaires de la province de Leon, dans le nord-ouest, a fait part la délégation du gouvernement des Asturies sur X. Parmi les quatre blessés, deux ont été transportés à l’hôpital universitaire central des Asturies (HUCA) à Oviedo. L’un d’eux, un homme, présentait « un polytraumatisme grave », ont précisé les secours. Les deux autres hommes blessés, âgés de 47 et 39 ans, ont été évacués dans d’autres hôpitaux dans la province voisine de Leon.
« Au XXIe siècle, personne ne devrait mourir ainsi », a estimé la ministre du travail, Yolanda Diaz, qui s’est rendue sur place. « Le poids de la loi va tomber sur les éventuels responsables », a-t-elle assuré. Les syndicats des travailleurs des fédérations asturiennes CCOO et SOMA-FITAG-UGT ont appelé à une grève de quarante-huit heures à partir de lundi dans le secteur minier en signe de deuil à la suite de cet accident mortel.
Sur place, de nombreux gendarmes et secours encerclaient le site, où étaient également présents des proches de victimes. La mine appartient à l’entreprise Blue Solving. Selon le journal La Voz de Asturias, il s’agit d’une société récemment créée qui tentait de réactiver la mine de Degaña afin d’y extraire des minéraux de haute qualité destinés à des usages industriels.
Sur X, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez (Parti socialiste ouvrier), a présenté « ses sincères condoléances aux familles des victimes » et remercié « les services d’urgence travaillant sur les opérations de sauvetage ». Le président de région des Asturies, Adrian Barbon, qui a annoncé se rendre sur les lieux de l’accident, a ajouté sur X avoir décrété deux jours de deuil « en signe de respect pour les défunts ».
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La région des Asturies, important bassin minier de l’Espagne, avait déjà été endeuillée dans l’un des accidents les plus meurtriers survenus dans le pays. En août 1995, 14 personnes étaient mortes à la suite d’un coup de grisou dans une mine située dans la commune de Mieres. En octobre 2013, six personnes avaient perdu la vie et cinq avaient été blessées également en raison d’un coup de grisou dans une mine de charbon de Santa Lucia, dans la province de Leon. Le dernier accident minier d’importance recensé remonte à mars 2023, quand trois personnes sont mortes après l’effondrement d’une galerie dans une mine de potasse en Catalogne.