Le parc national du Yasuni est une réserve à la biodiversité exceptionnelle qui s’étend sur 1 million d’hectares de forêt amazonienne, dans l’est de l’Equateur. Le 20 août 2023, les électeurs de ce petit pays sud-américain d’environ 18 millions d’habitants avaient décidé, à une majorité de 59 %, de mettre de fin à l’exploitation pétrolière dans cette région.
Dix-huit mois plus tard, alors que les Equatoriens sont de nouveau appelés aux urnes pour se choisir un président et une assemblée nationale, le démantèlement des installations n’a guère commencé. Dans un pays gangrené par la violence des gangs et victime de pannes d’électricité récurrentes, la question du Yasuni a perdu de son importance dans le débat politique. Aucun des deux principaux candidats – le président en place Daniel Noboa et son opposante de gauche Luisa Gonzalez – n’a pris d’engagement clair sur le démantèlement des installations pétrolières. Le sujet n’a même pas été évoqué lors du grand débat télévisé du 19 janvier.
« Le peuple a voté et, maintenant, il faut obliger le gouvernement à obéir. Le pétrole dans les rivières est mauvais pour les enfants, les animaux et les cultures. Si on le laisse tout dévorer, l’Amazonie disparaît, les Waorani disparaissent et vous aussi disparaîtrez », explique Alicia Cahuiya, une activiste amérindienne âgée de 49 ans, dont la grand-mère waorani lui avait appris à connaître la forêt et à lutter pour la défendre.
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