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Les quatre aéroports et les six ports corses ont été mis à l’arrêt, jeudi 3 octobre, en raison d’un mouvement social massif des agents consulaires entendant préserver la main publique sur ces infrastructures. Jeudi soir, la compagnie Air Corsica, par la voix de son directeur commercial, Jean-Baptiste Martini, indiquait que « seuls les premiers vols matinaux au départ de l’île en direction de Marseille, Nice, Paris, dans le cadre de l’obligation de service public, étaient maintenus » vendredi matin, de même que leur retour dans la soirée. Dans les ports, on s’acheminait, jeudi soir, vers une situation de blocus généralisé coupant l’île, qui importe 95 % de ses marchandises du continent.

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Epousant la colère des élus consulaires, les agents du syndicat STC (Sindicatu di i travagliadori corsi, syndicat des travailleurs corses) ont mené la fronde et déposé un préavis pour manifester leur « inquiétude et leur indignation ». Ils jugent « inacceptables » les propos tenus, quelques heures plus tôt, par Alexandre Patrou, secrétaire général pour les affaires de Corse représentant le préfet, lors de l’assemblée générale de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), à Ajaccio.

Ce dernier a émis de sérieux doutes sur la gestion des ports et des aéroports prévue au 1er janvier 2025 et sur la création, annoncée jeudi matin, de deux syndicats mixtes ouverts (SMO) portuaire et aéroportuaire, installant une quasi-régie. Ce qui permettrait à la CCI de continuer à gérer ports et aéroports, sans passer par un appel d’offres pour l’attribution des concessions.

« Transfert de compétences »

Ce montage « présente un risque juridique important », a soulevé M. Patrou, à la tribune de l’assemblée générale extraordinaire de la CCI. « La création d’un syndicat mixte en régie directe est possible dans un délai raisonnable, mais il doit correspondre à un objectif de coopération et ne doit pas consister à contourner les obligations de mise en concurrence ». La Corse n’avait en effet pas suivi le mouvement national d’ouverture du marché des chambres de commerce, en 2020.

Du fait de la mise en place de la collectivité unique, en 2018, un délai de quatre ans (2020-2024) avait été accordé à l’île pour mener un audit conduisant à un nouveau schéma pour les chambres consulaires, dans le cadre de leur évolution institutionnelle et statutaire. Ce, afin d’« organiser le transfert de compétences de l’Etat vers la collectivité de Corse », selon l’article 46 de la loi Pacte.

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L’ancien ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, était d’ailleurs venu en Corse en 2018 pour poser les jalons de ce transfert. « Les ports et aéroports sont les poumons et les artères de notre économie. Ils pèsent 100 millions d’euros de chiffre d’affaires et transportent chaque année plus de 8,5 millions de passagers et 3 millions de tonnes de fret », a rappelé Jean Dominici, le président de la CCI. Ses services, aidés d’un cabinet de conseil, ont œuvré pendant quatre ans pour choisir entre trois scénarios de transfert, quand l’exécutif nationaliste était plus indécis.

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