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Des peines de cinq à huit ans de prison ont été prononcées, mardi 2 décembre, à Ajaccio contre quatre prévenus, reconnus coupables d’être impliqués dans trois attaques successives à l’explosif contre un glacier de Propriano (Corse-du-Sud) dans la période d’avril 2020 à janvier 2021.

Poursuivi pour destruction par moyen dangereux, Tarik El Fettouhi, dont l’ADN a été découvert sur le scotch ayant permis de fixer la charge explosive lors de la première attaque du commerce de glaces La Marine, le 6 avril 2020, a été condamné à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel d’Ajaccio.

Poursuivis pour tentative d’extorsion et extorsion, Joseph Mocchi, Appien Coti et Don-Jacques Serreri ont été, pour leur part, condamnés chacun à une peine de prison de huit ans, à une amende de 100 000 euros et à une interdiction de détention d’arme pendant cinq ans. Et MM. Mocchi et Coti ont eu leur bien immobilier saisi par la justice.

Les quatre hommes, poursuivis également pour association de malfaiteurs, ont aussi été jugés « responsables du préjudice » et condamnés à verser solidairement 250 000 euros « à titre provisionnel » aux parties civiles, la SAS Duv et le couple Duvivier, propriétaire du commerce, originaire des Hautes-Alpes, pour couvrir la réparation du glacier.

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Ecoutes téléphoniques

Lors de l’audience, à la fin de novembre, tous les prévenus avaient contesté les faits reprochés. Des témoins s’étaient également succédé à la barre pour contester toute menace et nier les propos qu’ils avaient pu tenir et qui avaient été captés par les enquêteurs lors d’écoutes téléphoniques.

Ces peines correspondent aux réquisitions du procureur, qui avait demandé cinq ans de prison pour M. El Fettouhi et neuf ans pour les trois autres.

« En dépit d’un dossier fragile que l’audience a permis de démonter point par point, les magistrats ajacciens ont prononcé une condamnation sans fondement, sans preuve, sans justice et sans proportion », a dénoncé auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Emmanuel Molina, l’un des deux avocats de Joseph Mocchi, en rappelant qu’ils avaient demandé le « dépaysement » de ce procès et en précisant qu’il allait faire appel.

« Si aujourd’hui en France on peut condamner à cinq ans de prison sur la base simplement d’une trace ADN (…) sur un morceau de scotch, je m’inquiète un petit peu pour la justice », a regretté auprès de l’AFP Santa Lucchini, avocate de M. El Fettouhi, en annonçant la probabilité d’un appel.

Selon l’accusation, ces explosions visaient à permettre à Don-Jacques Serreri, aidé par son beau-frère Appien Coti et son ami Joseph Mocchi, d’acheter à bas prix le glacier.

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Le Monde avec AFP

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