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Les autorités colombiennes ont annoncé samedi 18 janvier avoir intensifié leur offensive militaire dans la région du Catatumbo (Nord-Est), frontalière du Venezuela, où une attaque sanglante de la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN) contre des civils et des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a fait au moins 60 morts depuis jeudi, selon un nouveau bilan.

« En ce moment, la situation est très critique dans cette région du pays », a déclaré le commandant de l’armée, le général Luis Emilio Cardozo, en haranguant les troupes qui se déployaient dans les montagnes du Catatumbo.

Le bilan des affrontements impliquant l’ELN est passé à « environ 60 morts », a annoncé samedi, sur X, le Bureau du médiateur colombien (ombudsman). Les victimes « sont mortes de manière violente à Convencion, Abrego, Teorama, El Tarra, Hacari et Tibu », a-t-il ajouté. Le précédent bilan des autorités faisait état de 40 morts.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Colombie : les dissidents des FARC, après avoir refusé l’accord de paix de 2016, acceptent de négocier

Rappelant les pires heures du conflit armé en Colombie, les guérilleros de l’ELN ont attaqué jeudi la population civile, et affronté les dissidents de l’ancienne guérilla des FARC dans le Catatumbo, ont rapporté des sources officielles.

« Ils ont sorti les gens de chez eux et les ont tués de façon misérable, en violant les droits humains. C’est à nous, en tant qu’armée nationale, de stabiliser le territoire », a déclaré le général Cardozo aux officiers en uniforme, en expliquant avoir déployé 300 soldats supplémentaires dans la région.

Le processus de paix en crise constante

A la suite de l’attaque de l’ELN, le président colombien, Gustavo Petro, a suspendu les pourparlers de paix avec cette organisation, l’accusant de « crimes de guerre ». M. Petro avait engagé des pourparlers avec l’ELN à la fin de l’année 2022, lorsqu’il était devenu le premier président colombien de gauche. Mais le processus de paix est en crise constante, en raison des attaques des rebelles, des différends avec d’autres groupes armés et des divergences entre les différentes parties, qui ont empêché la conclusion d’accords concrets.

Gustavo Petro, arrivé au pouvoir avec l’engagement de rechercher une solution négociée à six décennies de conflit armé, est mis au défi par ces violences. Jusqu’alors, les deux organisations rebelles étaient engagées dans des négociations de paix parallèles avec le gouvernement. Il y a eu une « rupture, disons, de cette alliance » entre l’ELN et les dissidents des FARC qui ont rompu l’accord de paix de 2016, ce qui « a eu un impact très important sur la population civile », a déclaré le général Cardozo dans une vidéo diffusée par l’armée sur X.

Catatumbo, symbole de la guerre interne

Ce nouveau chapitre de violences à Catatumbo a entraîné le déplacement de plus de 2 500 personnes vers Tibu, a déclaré samedi le maire de la ville, Richar Claro. Avec plus de 50 000 hectares de cultures de coca, carburant du long conflit armé, Catatumbo est un symbole de la guerre interne qui a fait plus de 9,5 millions de victimes en six décennies.

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Des villageois ont même été évacués en hélicoptère, et « des déplacés continuent d’arriver dans les différents points d’accueil » des sinistrés, a rapporté à l’Agence France-Presse, sur place, une source militaire.

La Colombie doit participer à une session du Conseil de sécurité des Nations unies la semaine prochaine, au cours de laquelle elle présentera un rapport sur les « crimes de guerre » de l’ELN, selon le ministre des affaires étrangères, Luis Gilberto Murillo.

Le Monde avec AFP

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