En Cisjordanie, dans la campagne de Naplouse, la mort devenue banale d’un adolescent tué par l’armée israélienne

Sur le mur de la petite maison, deux impacts de balles qui ont manqué leur cible. Le troisième projectile a touché dans la poitrine Abd Al-Khaliq Jabar, un adolescent de 16 ans, vendredi 25 avril, en milieu d’après-midi, dans le village de Salim, 7 500 habitants, près de Naplouse, en Cisjordanie. Le garçon est tombé, il a pu ramper quelques mètres. Les voisins qui sont accourus l’ont entendu réciter ses prières deux fois puis murmurer « maman ».

Les deux militaires de l’armée israélienne, qui s’étaient dissimulés dans un champ d’oliviers, ont donné l’ordre de partir. « Je leur ai parlé en hébreu, je leur ai dit qu’il fallait l’emmener à l’hôpital. Un des soldats a chargé son fusil et m’a dit de m’éloigner », témoigne Mohammad Ussa, propriétaire du petit garage voisin. Sur les images de la vidéosurveillance, enregistrées sur un téléphone, on distingue un soldat et les hommes qui reculent.

Une quinzaine de minutes après avoir tiré, les militaires israéliens ont laissé les voisins prodiguer les premiers soins et emmener Abd Al-Khaliq Jabar vers l’hôpital de Naplouse. Le garçon, qui devait terminer sa scolarité l’année prochaine, est mort sur la route. Le cœur était touché, a dit un des médecins à la famille.

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