En Chine, la razzia sur le Labubu électrise l’industrie du jouet

Au sous-sol du Pacific Century, un immeuble de bureaux à l’est du quartier Sanlitun, à Pékin, une jeune femme s’affaire devant un distributeur automatique de jouets. Son cabas est rempli de petites boîtes bleues, 34 au total, à 69 yuans (8,30 euros) l’unité, qui contiennent une petite poupée Labubu (prononcez « laboubou »). « J’en achète encore deux », dit-elle à son amie. « Elle est droguée », soupire cette dernière. « Mais j’ai une chance sur douze de tomber sur un personnage rare, je dois continuer. » Derrière, d’autres femmes font la queue et s’impatientent. Leur pause déjeuner s’achève bientôt. Le livreur chargé de ravitailler la machine hausse les épaules : « Je viens tous les jours, parfois deux fois par jour et à des heures aléatoires pour ne pas créer d’agitation. »

Avec sa bouille ronde et son poil hirsute, cette figurine n’est pas sans rappeler Kiki, mascotte nipponne des barils de lessive Bonux du début des années 1980. Comme pour cette dernière, on ne sait jamais sur quel Labubu on va tomber, et certains sont plus rares que d’autres. Ce monstre farfelu est sorti de l’imagination prolifique de l’illustrateur hongkongais Kasing Lung. Il est devenu l’artiste fétiche de Pop Mart, créateur de jouets basé à Pékin, spécialisé dans les figurines de collection bon marché depuis 2015. Pop Mart dispose de 450 boutiques en propre et 2 300 distributeurs à travers 60 villes de Chine.

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