Entre les pentes verdoyantes des monts Cang et le lac Erhai, dont rien ne semble pouvoir perturber les eaux paisibles qui reflètent les teintes bleu gris du ciel du Yunnan, il existe un paradis. Un lieu où il est loisible de laisser derrière soi le passé, les mégalopoles et leur pression, et de tout recommencer : choisir son existence, sa trajectoire, prendre en main son destin.
La cité de Dali, petite ville à l’échelle de la Chine avec ses quelque 770 000 habitants, située dans le sud du pays, est devenue synonyme de nouveau départ. « C’était la volonté de changer de vie », raconte un soir de mai Tanya Guo, 26 ans, cheveux mi-longs, pour expliquer comment, il y a un an, elle a quitté Pékin pour s’installer ici. Après ses études, elle a trouvé un emploi au sein d’une grande entreprise de soutien scolaire de la capitale, mais elle a commencé à se demander à quoi tout cela rimait, ce métro-boulot-dodo avec un salaire permettant tout juste de vivre, au regard du coût du logement dans les grandes mégapoles. « Ce n’était pas la vie que je voulais », dit-elle.
Dans les discussions avec ses amis, la question d’aller s’installer dans un endroit choisi et non subi revenait régulièrement. Et très vite, quand ce sujet est abordé en Chine, c’est le nom de Dali qui surgit. La petite ville, avec ses paysages apaisants, est devenue synonyme de bohème. Son climat a tout pour séduire, ses nouveaux habitants trouvent qu’il y fait bon, été comme hiver. À un peu plus de deux heures de route au nord, la région tibétaine de Shangri-La, avec ses sommets de plus de 5 000 mètres, subit des hivers glacials. A quelques heures au sud, le climat est franchement tropical, comme en Birmanie – la frontière est à 130 kilomètres à vol d’oiseau – et au Laos voisins. A Dali, il fait tout simplement bon vivre.
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