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Histoires Web samedi, août 23
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L’entité serbe de Bosnie organisera le 25 octobre un référendum sur le verdict contre son président, Milorad Dodik, condamné à un an de prison et six ans d’inéligibilité pour le non-respect des décisions du haut représentant international, mais qui refuse de quitter son poste. Cette décision a été adoptée dans la nuit de vendredi à samedi 23 août par le Parlement de la Republika Srpska (RS), l’entité des Serbes de Bosnie, à Banja Luka, dans le nord du pays, à la fin d’une session extraordinaire convoquée pour soutenir M. Dodik, 66 ans.

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Le président nationaliste et sécessionniste de la RS a été condamné en février par la Cour d’Etat, à Sarajevo, pour le non-respect des décisions du haut représentant international, chargé de veiller dans ce pays des Balkans au respect de l’accord de paix signé il y a près de 30 ans à Dayton, aux Etats-Unis. Le verdict a été confirmé en appel le 1er août.

M. Dodik, qui dirige la RS depuis 2006, a évité de purger sa peine de prison en la convertissant en jours-amende d’environ 19 000 euros. Il refuse de quitter son poste, en dénonçant un procès visant à l’« éliminer de la vie politique » et désigne comme son « instigateur » le haut représentant, Christian Schmidt, un ancien ministre allemand en poste en Bosnie depuis 2021.

Au référendum, les habitants de la RS seront appelés à répondre à plusieurs questions : s’ils acceptent les décisions du haut représentant, les verdicts de la Cour d’Etat et la décision de la Commission électorale centrale de déchoir le 6 août M. Dodik de son mandat présidentiel.

Le scrutin probablement convoqué dans les prochains jours

Sur 65 députés présents, 50 ont voté en faveur de l’organisation du référendum, a constaté le président du Parlement, Nenad Stevandic. Les députés de l’opposition, certains présents dans la salle, ont refusé de voter. « Je ne vous gênerai pas (…) mais vous marchez dans un champ de mines », a lancé Nebojsa Vukanovic, un député de l’opposition, farouche critique de M. Dodik. Il a dénoncé « une politique aventuriste ».

Ces derniers jours, M. Dodik a dit s’attendre à un « grand “non” » de la population au référendum, et a même menacé d’organiser ensuite, « si cette volonté [du peuple n’était] pas respectée », un référendum d’indépendance de l’entité serbe, prédisant un « grand “oui” ».

La Bosnie est divisée en deux entités, la RS et la Fédération de Bosnie-Herzégovine, reliées par un gouvernement central. Le Parlement de la RS a adopté aussi une série de « conclusions », notamment celle rejetant l’autorité du haut représentant, ses « décisions » et « les conséquences créées par ces décisions ».

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Milorad Dodik avait été inculpé après une intervention en 2023 de M. Schmidt dans le code pénal du pays pour y ajouter des sanctions pour le non-respect de ses propres décisions. Le Parlement « exige » également que M. Dodik « continue à exercer sa fonction de président de la RS » et « rejette la possibilité » d’organisation d’une élection présidentielle anticipée pour élire son successeur.

La Commission électorale centrale devrait convoquer ce scrutin dans les prochains jours. Sa tenue sera certainement un nouveau test pour la capacité de l’Etat central d’exercer son pouvoir sur l’ensemble du territoire du pays.

Le Monde avec AFP

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