Des Syriens en état de choc, certains en larmes, sortent en courant des magasins et des immeubles de la rue qui longe le complexe de la défense syrienne, au cœur de Damas. Une double frappe israélienne vient de s’abattre sur cet ensemble de bâtiments en milieu d’après-midi, mercredi 16 juillet, projetant des débris de métal. Les sirènes des ambulances retentissent, mais, déjà, le bruit des avions de guerre annonce de nouveaux bombardements. Quatre frappes éventrent, dans un bruit fracassant, le ministère de la défense et le siège de l’état-major.
Ceux qui ont connu les bombardements du régime d’Al-Assad durant la guerre civile retrouvent leurs vieux réflexes. Ils se jettent au sol, les mains sur le visage, pour se protéger des éclats métalliques. D’autres fuient vers les allées arborées du quartier chic de Mazzeh. Dans les immeubles donnant sur la place des Omeyyades, la poussière s’est insinuée à travers les vitres brisées, chargée d’une odeur de poudre.
« En quatorze ans de guerre, on n’a jamais vu cela ici. Dans la Ghouta orientale [banlieue de Damas], oui, mais c’est loin. Les jets israéliens bombardent à leur guise, car on n’a pas de défense antiaérienne. Et ce sont les civils qui en paient le prix », déplore Mohammed Al-Hariri, un gardien d’immeuble. Les autorités font état de trois morts et de 34 blessés à Damas, dont de nombreux civils. Des frappes israéliennes ont également visé la zone du palais présidentiel, les environs de l’aéroport militaire de Mazzeh, et des cibles militaires dans l’ouest et le sud du pays.
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